La vie d'un organisme pluricellulaire repose de façon incontournable sur la communication et les interactions entre les cellules qui le composent. Il existe deux grands types de communication : 1) la communication verticale, qui n'est autre que l'hérédité, c'est à dire la transmission de parents à enfants des caractères de l'espèce et des spécificités individuelles liées à la recombinaison et à la redistribution des gènes qui s'opèrent pendant la gamétogénèse (méiose) et la fécondation ; 2) les communications horizontales, qui s'effectuent à l'intérieur d'un même individu et qui, pour l'essentiel, correspondent soit aux contacts directs entre cellules (molécules d'adhérence et systèmes de jonction cellule-cellule), soit à l'action de molécules de signalisation.

 Les molécules de signalisation sont plus ou moins diffusibles, synthétisées et sécrétées par différents types cellulaires (en particulier dans le système nerveux, les régulations hormonales, les processus immunitaires, l'hématopoïèse) et se lient après un trajet plus ou moins long à des récepteurs membranaires, cytoplasmiques ou nucléaires de cellules-cibles, capables de les reconnaître.

Dans ces différents modes de communication horizontale, la matrice extra-cellulaire (MEC) joue un rôle de premier plan. En effet, comme elle emplit l'espace entre les cellules, la MEC est impliquée aussi bien dans les contacts directs entre cellules que dans l'action des diverses molécules de signalisation. L'identification et la localisation précise des différentes molécules présentes dans la MEC (essentiellement protéiques et glycoprotéiques) permet de concevoir les interactions entre cellules et entre cellules et MEC, à l'oeuvre dans de très nombreux processus embryologiques, physiologiques et pathologiques